Pyeng, de quel quartier new-yorkais es-tu issue ?
Je viens, effectivement, de New-York…
J’ai grandi à Manhattan et je vis actuellement à Brooklyn.
Peux-tu me parler de ton cheminement musical ?
J’ai commencé la musique, par le chant, alors que je devais avoir 3 ou 4 ans. Depuis je consacre ma vie à cet art alors que personne ne m’avait, réellement, poussé à le faire.
Quelles étaient tes influences à tes débuts. As-tu commencé, toi aussi, à l’église ?
Non, je chantais au sein de ma famille. Mon père est musicien (le compositeur de Jazz Henry Threadgill, Nda), ma mère (Christina Jones, Nda) est danseuse. Il m’arrivait souvent de me joindre au groupe féminin de danse de cette dernière.
Il s’agit d’une compagnie mélange théâtre et musique…
Puis j’ai intégré un groupe de mon quartier, avec lequel je me suis perfectionnée. Le batteur avec lequel je travaille actuellement, Evan Pazner, était déjà dans ce groupe avec moi alors que nous devions avoir 13 ans (le groupe se nommait Soul Sauce, Nda).
Cette expérience a continué jusqu‘à mes 17 ans. C’était, en fait, un groupe qui mélangeait un Rock assez dur et du Funk.
Cela a donc duré assez longtemps…
Toutes ces influences se retrouvent-elles dans ta musique actuelle ?
Parfois je dis que je fais de la Pop Progressive, parfois mon guitariste (John Shannon, Nda) s’aventure dans de l’Indie Jazz…
Nous faisons donc une musique très indépendante qui serait un Jazz très esthétique et largement ouvert à l’improvisation.
J’aime me positionner, moi-même, comme une chanteuse de Pop qui introduit et qui s’intéresse à l’improvisation.
Tu es très jeune, est-ce les maux actuels de la société qui t’inspirent le plus pour tes chansons ?
En fait je ne sais pas si j’ai vraiment des thèmes favoris, qui reviennent régulièrement, dans mes chansons. Ce que j’évoque le plus est l’endroit d’où je viens et tout ce qui peut se passer autour…
C’est-à-dire ce qui se passe dans ma vie, dans le monde…
J’écoute, aussi, les histoires que me racontent les gens et il m’arrive de m’en inspirer.
En fait, tu ne cherches pas beaucoup à t’engager dans tes textes…
Non, ce n’est pas vraiment mon genre (rires)…
Cela est principalement lié à la manière dont je travaille. Pour preuve, mon prochain album sera constitué de vieilles musiques sur lesquelles seront greffées des histoires courtes. Ce sont plusieurs personnes, du monde entier, qui ont écrit ces textes…
De combien de disques se compose ta discographie ?
Le premier album était « Sweet Home : The Songs of Robert Johnson », librement inspiré de la musique de Robert Johnson. C’était ma relecture personnelle de son œuvre…
Ce disque sortait des formats habituels dans lesquels on a l’habitude d’entendre les morceaux de cet artiste. C’était éloigné du Blues traditionnel…
C’est, à mon sens, l’un des enregistrements les plus sincères que j’ai pu réaliser.
Je ne suis pas une véritable artiste de Blues et il aurait été ridicule de chercher à faire quelque chose qui se rapproche davantage de cette musique. Même si j’ai grandi en entendant beaucoup de Spirituals et de musiques comme celles-ci car ma mère écoutait beaucoup.
Mon album le plus récent « Of The Air » (titre qui s’inspire, en fait, de la signification donnée par sa mère pour expliquer le prénom Pyeng inventé de toutes pièces par son père, Nda) est constitué de musiques originales faites par le groupe avec lequel je travaille qui est, en grande partie, originaire de Californie.
Ce disque qui est certainement, à ce jour, celui qui me ressemble le plus. Je pense que mon écriture y est plus solide, plus complète. Cela a été fait avec plus de maturité, de calme…
Tu as été une révélation du Cognac Blues Passions il y a quelques années. Que cela te fait-il de revenir en France et, plus particulièrement, ici ?
Oui c’est mon deuxième passage à Cognac mais j’ai, aussi, participé au Festival « Banlieues Bleues » l’an dernier. C’était également fabuleux…
La France est vraiment l’un des meilleurs endroits pour ma musique en Europe.
C’est le pays où je suis la mieux comprise et où le public cherche vraiment à s’impliquer dans ce que je fais tout en m’aidant à aller plus loin. Je ne peux pas expliquer pourquoi mais cela me procure beaucoup de joie.
Je vends beaucoup de CD à New -York et en Californie. Cela s’explique car il s’agit des endroits les plus progressistes des USA. Cela se ressent aussi bien au niveau de la politique que de la musique. Ce sont les Etats où ça avance le mieux…
La France est aussi un endroit où les gens achètent beaucoup mes disques. Mais je n’ai pas de réponse à donner concernant la raison précise…
Les publics sont-ils très différents d’un côté à l’autre de l’Atlantique ?
Oui car il y a beaucoup de Festivals européens qui sensibilisent les gens au Jazz et à l’improvisation. Aux USA, cela est davantage considéré comme une musique appartenant au passé. On ne perçoit pas le Jazz comme une musique contemporaine. On a tendance à strictement le réduire au seul Be Bop, c’est une erreur…
Cette musique a traversé de nombreuses étapes et nous nous situons dans une nouvelle période. Il faut sensibiliser les gens à cela avant que cet art ne leur échappe complètement.
Quelle orientation musicale souhaiterais-tu donner à ton groupe dans le futur ?
Nous avons juste enregistré un nouvel album « Portholes To a Love & Other Short Stories ».
Ce disque est constitué de musiques anciennes et de courtes histoires écrites par différents auteurs.
C’est un concept original et nous avons interprété quelques titres de ce futur disque, ici, à Cognac…
C’est un projet immédiat et il me tient particulièrement à cœur.
Aurais-tu autre chose à ajouter ?
Simplement que j’aimerais revenir bientôt, ce serait vraiment formidable !
www.pyeng.com
www.myspace.com/pyeng
Site du Label de Pyeng : http://www.randomchancerecords.com
Remerciements : Gwenaëlle Tranchant du service de presse du Cognac Blues Passions
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